Voici venu le temps du premier album de Romain Berrodier. Il choisit le trio pour mettre en relief ses compositions, s’entourant de l’immense André Ceccarelli à la batterie et du talentueux Antoine Reininger à la contrebasse.

« Cet album est une aquarelle. On y trouve des couleurs, celles qui me sont chères, celles qui me suivent depuis longtemps.
J’ai l’impression d’être parvenu à les restituer, telles qu’elles étaient au fond de moi, à les assembler pour en faire des thèmes, des chansons, puis un disque.
Up there est mon premier album. Il renferme tout ce que j’ai été, tout ce que j’ai vécu, et tout ce que j’ai tû jusqu’ici.
C’est une mise à nu, une forme délivrance. La naissance de quelque chose qui n’existait pas.
On livre beaucoup de soi dans la création, de sa musique, de son enfance, de sa sensibilité, de son parcours, de l’amour qu’on a donné et que l’on a reçu.
Et je pense l’avoir fait sans tricher. Ce disque est sincère et me ressemble
et je crois bien que c’est cela ma plus grande fierté.«
La musique de Romain oscille d’un univers à l’autre. On y croise les influences de Bill Evans, Keith Jarrett, ou Brad Mehldau, le tout sur une trame lyrique, épurée et délicate, moderne par endroit, mais résolument classique tant sur la forme que sur le fond.
Romain nous livre ici un jazz accessible, mélodique au toucher subtil.
Un album authentique empreint d’une certaine liberté. On peut y déceler de part en part cette forme de romantisme, cultivée par le pianiste et que l’on retrouve d’ailleurs sur la pochette.
Les conditions d’enregistrement furent volontairement périlleuses : À peine deux jours de studio, sans aucune répétition et pas plus de trois prises par morceaux Hommage ici à André Ceccarelli, dont le jeu aux balais, unique et incomparable, a permis de relever ce challenge avec brio.
« Il fallait que cela fonctionne tout de suite, accepter de nous mettre un peu en danger, et que l’on reste dans cette forme d’impulsion nouvelle »
Retenir son souffle, être à l’écoute les uns des autres mais parvenir à jouer libéré, tel est le pari que Romain a tenté de relever, car ce trio, contrairement aux apparences, n’avait encore jamais joué ensemble.
L’inspiration
Pourquoi enregistrer un disque si tardivement ?
« Je crois que tout arrive lorsque l’on est prêt, il y a juste un instant ou l’on décide que les choses doivent se figer, et où l’on accepte de ne plus pouvoir les changer ».
Voilà le dilemme avec lequel Romain a dû lutter avant d’accepter l’idée de fixer, d’enregistrer et d’enfin graver ses émotions. C’est sans doute aussi cela qui l’a poussé à réaliser ce premier album d’une façon si instinctive.
De tout ce que Romain a gardé en lui pendant qu’il accompagnait des artistes de variété. De tout ce qu’il a abandonné d’égo. De tout ce qu’il a travaillé pour que cela ne se voit pas. De tout ce qui fait que ce disque ressemble à ce qu’il est aujourd’hui: Un compositeur, et un interprète étonnant de sensibilité.
André Ceccarelli Romain Berrodier & Jeff Ludovicus (vidéo) Antoine Reininger Xavier Druot Anne Sila & Romain Berrodier
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Merci à mon amie insulaire Noellie Renucci pour la pochette.